Biplan d'entraînement de base de la RAF, le Tiger Moth est le premier avion sur lequel ont appris à voler la plupart des pilotes belges engagés aux côtés des Britanniques dans le second conflit mondial. Il peut dès lors paraître logique qu'en 1946, lorsqu'elle entreprend de reconstituer une école de pilotage élémentaire en Belgique, la Force Aérienne décide de se doter d'appareils de ce type. Ce choix est pourtant dicté par l'impossibilité pour les usines Stampe & Vertongen, sévèrement touchées par les bombardements, de répondre à court terme à la demande de l'armée qui souhaite acquérir des SV4b.

Trente et un Tiger Moth sont donc commandés pour assurer l'intérim. Prélevés sur les stocks de la RAF, ils en arborent pendant quelques mois les couleurs et les marquages avant d'être progressivement repeints dans une finition argentée. Les 25 premiers appareils sont dans un premier temps codés ETA. Ce code fait place au code T, appliqué à tous les appareils dès juin 1947.

Tous les Tiger Moth sont envoyés à l'Ecole de pilotage élémentaire nouvellement formée à Schaffen. Ils y côtoient à partir de 1948 les premiers SV4b. Deux ans plus tard, ils déménagent en même temps que l'EPE pour Gossoncourt où ils continuent à être utilisés parallèlement aux Stampe pour la formation des élèves pilotes. On les retrouve également sur d'autres bases écoles, notamment au Détachement de l'EPE de Wevelgem ou à l'Ecole d'Officiers de Nivelles, ainsi que sur certaines bases opérationnelles comme Chièvres ou Florennes où ils sont utilisés comme avions de liaison.

Le retrait des Tiger Moth se fera progressivement, au fur et à mesure de leur remplacement par les SV4. Les derniers seront déclassés en 1956.